CENTENAIRE DE L’ARMISTICE DE 1918 – DISCOURS DU MAIRE DE PEIPIN



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Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens,
Chers enfants dont la présence est un grand plaisir,

Comme chaque 11 novembre, nous sommes réunis pour commémorer ensemble l’Armistice qui mit fin à la première guerre mondiale. Mais cette année est particulière puisqu’un siècle exactement nous sépare de la fin de cette tragédie qui fit basculer le monde dans une nouvelle ère.

Commémorer le 11 novembre, commémorer l’Armistice de 1918, c’est commémorer la fin d’un conflit qui fut l’un des plus meurtriers de l’Histoire, un conflit qui, en 4 ans, fera plus de huit millions de morts et vingt et un millions de blessés.

Commémorer le 11 novembre, c’est donc se rappeler ce jour de 1918 où, enfin, cette guerre sanglante s’arrêtait, ce jour où l’on voulait espérer qu’elle serait la dernière, car ce jour-là, nul ne pouvait savoir qu’elle ne faisait que s’interrompre et que l’horreur allait recommencer en pire vingt ans plus tard.

En 1918, il y a exactement cent ans, l’Europe se réveillait d’un long cauchemar. La France avait perdu plus d’un million et demi de vies humaines et déplorait près de trois millions de blessés, quatre millions de veuves, huit millions d’orphelins. Chaque commune, chaque famille payèrent un lourd tribut à cette folie meurtrière, qui détruisit toute une génération et meurtrit tant les chairs que les esprits.

Notre mémoire collective est à tout jamais marquée par cette hécatombe. La France n’oubliera jamais ses enfants qui se sont battus pour elle. Nous n’oublierons jamais le sang versé sur la Marne, sur la Somme, à Verdun et au Chemin des Dames.

Nous n’oublierons jamais non plus les soldats italiens, belges, luxembourgeois, portugais, grecs, serbes, monténégrins, roumains, russes ; ni les soldats anglais, écossais, irlandais, américains, canadiens, australiens, néo-zélandais, indiens ; ni les tirailleurs venus d’Afrique du Nord, d’Afrique Noire, de Madagascar et d’Indochine, qui tous se battirent sur notre sol comme ils se seraient battus sur le sol de leur propre patrie et qui tombèrent pour la France, si loin de leur pays, pour défendre sa liberté.

Nous n’oublierons pas qu’ils se sont battus en frères, aux côtés des soldats français, avec le même courage, ni qu’ils ont affronté les mêmes épreuves, consenti aux mêmes sacrifices, au nom de la même grande cause, celle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et celle de la liberté dont nous jouissons encore aujourd’hui.

C’est pourquoi cette année, comme il y a cent ans, à la même heure, les cloches de l’église de Peipin ont sonné, comme les cloches de toutes les églises de France — tout comme elles avaient sonné en ce lundi 11 novembre 1918, à onze heures, à pleine volée, pour signifier enfin le cessez-le-feu.

C’est pour ne pas les oublier, ces soldats, ces inconnus,
ces mutilés, ces « gueules cassées », et c’est pour ne pas oublier la raison pour laquelle ils sont morts que nous avons le devoir d’entretenir ce souvenir.

Et c’est aussi pourquoi la présence à nos côtés de jeunes Peipinois nous permet d’espérer que cette mémoire — cette terrible mémoire — sera perpétuée.
Car, alors qu’il n’existe plus aujourd’hui de témoins ni d’acteurs directs de cette tragédie, ce devoir de mémoire qui nous incombe nous amène à nous interroger sur ce qui a permis à nos soldats de tenir dans l’enfer des tranchées, de faire preuve d’un courage et d’une abnégation sans pareils.

Ils ont droit à tout notre respect et à notre admiration pour leur acharnement et leur dévouement jusqu’au sacrifice suprême. Ils sont parvenus à arrêter l’envahisseur et finalement à le vaincre, soutenus par toute une nation mobilisée, y compris par leurs femmes.

Notre assemblée de ce matin, qui réunit différentes générations, rend hommage aux combattants qui ont donné leur vie pour notre pays, pour notre commune. Lorsque vous entendrez leurs noms inscrits sur notre monument aux morts, je vous demande d’avoir une pensée reconnaissante pour nos aînés, tombés pour notre liberté.

Depuis 2012, cette journée d’hommage associe également nos jeunes soldats des opérations extérieures. Nous aurons une pensée particulière à l’appel de ces trois noms supplémentaires qui sont ceux de trois de nos soldats tombés pour la France cette année.

Mesdames et Messieurs, chers concitoyens, aujourd’hui plus que jamais, dans les temps incertains que nous vivons, il convient de s’inspirer du courage, du patriotisme, de l’esprit de défense indéfectible, et du désir de paix et de liberté qui animaient nos combattants de 14-18.

Vive la République. Vive la France !